Le jour d’après…
Voilà, nous sommes le jour d’après.
Le choc, l’horreur, les larmes, la peine, la tristesse, la colère, la stupeur, l’incrédulité : nous avons vécu un mélange d’émotions fortes que seuls les événements que nous avons traversé ces derniers jours peuvent provoquer… J’ai l’impression d’être restée figée dans la futilité de mon quotidien pendant ces 5 derniers jours. Je n’arrivais ni à me concentrer ni à penser : tout paraît tellement ridicule face à ça !
Puis ça a pris fin ; aussi violemment que ça avait commencé et les questions qui se sont accumulées resteront définitivement sans réponses…
Avec cette fin, je suis sortie de l’apnée dans laquelle j’étais plongée, libérée et soulagée d’un poids immense.
Comme plein de gens, j’ai ressenti le besoin de rejoindre d’autres personnes pour partager ces sentiments, pour faire front, et pour dire qu’on est plus forts que tout ça. Ce besoin humain de se rassembler n’aura sans doute jamais été aussi puissant…
Avec deux millions d’autres, nous avons marché avec Sophie, Emilie-Anne parmi cette foule d’anonymes pour soutenir les familles de ceux partis trop tôt, afficher notre rejet de la terreur. Et surtout brandir cette liberté, si chère à nos cœurs.
J’avais besoin de me rassurer sur la nature humaine. De voir si nous, les français, étions capables de nous rassembler malgré nos différences après quelque chose d’aussi horrible. Et oui, j’ai été rassurée. Rassurée de voir que cette majorité silencieuse avait décidé elle aussi de se montrer, de se réunir autour d’un même traumatisme… Nous, les citoyens, de tout bord politique et religieux étions soudés autour de cette même peine et de ce même refus. Et c’était beau de nous voir tous ensemble avec les mains dans les poches ou tenant des affiches ou des stylos, avec leurs sourires, avec leur patience (parce qu’on a dû faire 500m en 3h), leurs rires, leurs yeux embués par l’émotion, leurs applaudissements et parfois la Marseillaise… Et j’ai été fière de nous, fière de mon pays. Je me répète mais c’était beau.
Je ne sais pas si cet instant de communion continuera, mais je le souhaite très fort. :love:
Ps : désolée pour l’épanchement, mais j’avais des morceaux encore collés malgré la manif’, il fallait que je les mette quelque part…
saramdam
oui c’était beau, oui c’était fort… cette réunion, « communion » était nécessaire… et en même temps, il y a de profondes interrogations, car nous sommes tous responsables de ce qui s’est passé: http://seenthis.net/messages/329371
Sophie
Je sais, je suis tout à fait d’accord avec toi.
Et même avec ce message un peu cul cul la praline au dessus, je pense que ça n’est pas fini, que ce n’est qu’une tête de l’hydre que nous avons coupé et que d’autres arriveront sans doute… (j’aimerais vraiment que l’avenir me donne tort sur ce sujet).
La France n’est pas capable d’aimer ses enfants de la même manière, c’est le ressenti que j’en ai, et c’est le résultat que nous avons obtenu…
Il y a plein de choses sur lesquels les politiques seront attendus ces prochains mois, proposer des lois sans modifier nos libertés, améliorer l’éducation ou le système carcéral, bref, ce n’est que le début d’un long travail sans doute…
saramdam
finalement, je ne sais pas de quoi j’ai le plus peur: une menace libertaire extrémiste (et je ne parle pas des attentats, ça ne m’effraie pas) ou de la réaction des politiques du type « patriot act »… à Orléans, ils ont annoncés hier qu’ils allaient armer les policiers. Alors oui, ils y pensaient déjà depuis un certain temps, mais annoncer ça là maintenant, à mon sens ça n’augure rien de bon… je préférerai que le fric soit mis dans les écoles, dans des cours de religion, d’humour et de second degré….
mademoisellevi
J’ai été très fiere aussi hier
Et les autres jours
De voir cette mobilisation
Sophie
J’aimerais bien qu’on soit fiers tous les jours de notre pays, mais il va peut être falloir un peu de temps
bbenitBenoit
Il faut être fier d’être Français et de voir cette mobilisation pour la liberté d’expression.
Ensuite nous sommes un peu tous avec ce dilemme, plus de surveillance pour éviter de nouveaux actes contre nos libertés et conserver nos libertés…
C’est compliqué mais il est certain que la culture, l’accès à la culture, l’éducation, le débat, sont à mon avis des armes bien plus fortes mais leurs cheminement est long, difficile, plein d’écueils. Alors que faire?
Je ne sais pas.
A notre niveau je dirai éduquer et le plus accessible et le plus efficace pour moi, et être vigilants pour le reste.
Mais plus j’y pense moins j’ai d’évidences dans mon esprit!
Sophie
Pour ma part, pas de dilemme : je refuse de modifier ma liberté pour plus de sécurité, on commence déjà à voir des députés qui veulent controler internet ou fermer les réseaux sociaux… Comme si ça pouvait résoudre nos problèmes.
L’éducation me parait primordial en fait
Benoit
Pour moi aussi la liberté prime avant tout.
Quant à l’éducation, nous devons y travailler tous au quotidien, mais il va falloir que l’État se bouge les fesses aussi…
etangdekaeru
Un bel article, plein d’émotions communicatives et positives. Non, ce n’est pas terminé. Il va falloir être vigilent : entre la multiplications des actes islamophobes, la peur parfois irraisonnée, les médias qui jettent de l’huile sur le feux et le gouvernement qui profite du choc pour faire passer des mesures douteuses… Ce n’est pas terminé. Mais nous avons prouvés notre capacité de mobilisation respectueuse et même rieuse face à la violence et à l’obscurantisme.
Comme Benoit, je pense que la solution passe pas l’éducation !
Ton témoignage fait du bien
Je me permets de mettre un lien vers le mien : http://etang-de-kaeru.blogspot.fr/2015/01/sur-les-paves-des-millions-marcher-pour.html